« Il faut qu’il croisse, et que je diminue. » (Jean 3:30) Cette simple déclaration de Jean-Baptiste est l’une des clés essentielles pour comprendre la véritable maturité spirituelle.
Trop souvent, nous pensons que « grandir en Christ » signifie accumuler un savoir théologique, mieux connaître la Bible, comprendre des concepts doctrinaux complexes, ou encore multiplier les expériences spirituelles. Bien que ces aspects puissent
avoir leur importance, ils ne constituent pas en eux-mêmes la véritable mesure de la maturité chrétienne.
La croissance spirituelle, selon la perspective biblique, consiste avant tout à laisser Christ occuper de plus en plus d’espace dans nos pensées, nos attitudes, nos paroles et nos actions. L’apôtre Paul exprime cette vérité lorsqu’il dit : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2:20). Cette déclaration rejoint celle de Jean-Baptiste : pour que Jésus prenne pleinement sa place, notre « moi » doit s’effacer.
La maturité spirituelle se reconnaît donc davantage dans le caractère que dans la connaissance intellectuelle. Paul exhorte les croyants à « tendre à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 4:13). Ici, la « stature parfaite de Christ » ne se limite pas à une érudition biblique, mais se traduit par une transformation intérieure, reflétant la douceur, l’humilité, l’amour, la patience, la miséricorde et la justice qui caractérisent le Seigneur.
“désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut,”
1 Pierre 2:2 LSG
Il est également important de distinguer entre être « enfantin » et être « comme un enfant ». Jésus a dit : « Laissez venir à moi les petits enfants » (Matthieu 19:14), invitant ainsi à une confiance humble, une dépendance sincère et une simplicité de cœur. Cependant, être « enfantin » dans la foi, c’est rester centré sur soi, sur ses propres besoins, désirs et ambitions, sans poursuivre la croissance en Christ qui conduit à la maturité. Être « comme un enfant » n’est pas synonyme d’infantilisme, mais de pureté d’humilité et d’abandon entre les mains du Père.
En somme, le critère ultime de la croissance spirituelle n’est pas le volume de connaissances accumulées, mais le degré auquel notre « moi » s’efface devant la Seigneurie de Christ. La maturité spirituelle est un chemin d’humilité, d’obéissance et de transformation, où chaque jour, « Il croît, et nous diminuons », afin que Sa vie, soit visible en nous et à travers nous.
